Thierry Cluzeau, directeur du GDMA 85 :
« Les éleveurs peuvent consulter tous leurs résultats sanitaires via internet »
il y a 23 ans3 min de lecture
La Vendée est le premier département français à fournir aux éleveurs leurs résultats de prophylaxie sur internet. Et déjà est annoncé un service d'équarissage en ligne... La vulnérabilité sanitaire de ce département, qui enregistre des flux d'animaux importants, implique des efforts sanitaires toujours plus poussés. Explications de Thierry Cluzeau, directeur du GDMA 85.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Terre-net (TN) : Quels sont les services que vous proposez aux éleveurs sur internet ? Thierry Cluzeau (TC) : Nous sommes le premier département français à donner aux éleveurs sur internet leurs résultats de prophylaxies, depuis septembre 2002. L'espace privatif sanitaire de notre site donne aussi accès aux résultats des tests à l'introduction et IBR, au suivi avortement et à des infos et conseils. Dans le cadre d'un site régional FRGDS Pays de Loire nous proposons aussi un « référentiel sanitaire » sur les maladies (NDLR: accessible également sur Web-agri pour les abonnés PRO). En lien direct avec la base IPG, nous proposons aussi depuis septembre 2001 sur le site internet la saisie des naissances, entrées et sorties, la consultation de l'inventaire bovins, de l'historique des mouvements et du chargement UGB extensif, et les demandes de bouclage. L'éleveur peut aussi télécharger son inventaire, ce qui n'était pas possible avec le minitel. Le lien direct avec la base départementale IPG permet à l'éleveur d'obtenir la validation de sa saisie "en direct" puis si nécessaire de recevoir ses documents papiers dès le lendemain.
TN : Prévoyez-vous d'autres services sur internet ? TC : Oui. En plus du tout nouveau « référentiel sanitaire » nous allons lancer début 2003 un nouveau service privatif d'équarissage avec saisie des demandes de ramassage des cadavres. Plus besoin de téléphone ni de fax : l'éleveur déclare en ligne ses animaux morts et obtient directement une validation avec un numéro de commande qui est repris par l'équarisseur. Les données sont rebasculées toutes les heures vers le système informatique des sociétés d'équarissage. Nous travaillons aussi sur des liens directs avec Agri85, le site de l'agriculture vendéenne, et avec de nouveaux centres de gestion agréés.
TN : Cette logique du « toujours plus de services » sur internet se retrouve aussi dans les autres actions du GDMA 85. Par exemple avec les contrôles à l'introduction d'animaux et les visites d'épidémiosurveillance. Pourquoi tous ces efforts ? TC : Parce qu'avec un volume important de flux d'animaux nous somme dans un département à risque. 52% des bovins introduits dans les troupeaux vendéens sont originaires d'autres départements français. Si un département est atteint par une maladie nous avons donc des risques de l'importer. De plus la Vendée figure au premier rang national pour la taille moyenne des cheptels avec 115 bovins de plus de 4 mois par élevage. Ceci nécessite un grand professionnalisme pour assurer le suivi sanitaire. Dans cette situation, même si nous enregistrons d'excellents résultats nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers mais au contraire consolider nos acquis. C'est pourquoi nous lançons encore de nouvelles actions dans ce sens.
TN : Quelles sont ces nouvelles actions ? TC : A l'introduction des animaux nous proposons des recherches supplémentaires qui vont plus loin que la réglementation sur la maladie des muqueuses et la paratuberculose. Le GDMA prend en charge 66% du coût de ces analyses pour l'éleveur. Seconde nouvelle action pour cette année : la visite d'épidémiosurveillance personnalisée. Avec des statistiques précises sur les mouvements d'animaux entrés et sortis de l'élevage et l'historique des avortements, il s'agit pour l'éleveur et le vétérinaire de bâtir une stratégie pertinente de prévention et de surveillance. Les services sur internet sont le troisième axe de ces actions, pour que les éleveurs puissent consulter tous leurs résultats.